Critique / 007 Skyfall

Sam Mendes est aux commandes du 23e James Bond et du 3e mettant en vedette Daniel Craig.  Le réalisateur d'AMERICAN BEAUTY ne perd pas de temps pour nous initier à son premier film d'action. L'introduction est rassasiante et le bout de votre siège se réchauffe déjà! Adèle se charge de la traditionnelle introduction.

Fêtant son 50e anniversaire au grand écran, la franchise ne semble pas vouloir ralentir. Depuis l'arrivée de Craig dans le rôle du célèbre agent du MI6, la série a repris du poil de la bête. Disons que la barre n'était plus très haute après la fin du règne de Pierce Brosnan... De plus, avec la réalisation plus artistique que jamais de Mendes, les jours semblent de plus en plus glorieux pour les fans de 007.

Cette fois-ci, Bond est aux trousses d'une liste volée ultra secrète contenant le nom de plusieurs agents du MI6. Naturellement, des bandits s'en ont emparé et au compte goûte, les noms sont dévoilés sur Youtube. Pour en rajouter, un cyberterroriste s'en prend à M (joué par Dame Judy Dench) et au quartier général des agents secrets en le faisant exploser. En gros c'est ça!

Tout comme CASINO ROYALE, SKYFALL n'est pas votre Bond traditionnel. Pas trop de joujous techno et d'humour discutable. L'approche rappel vraiment THE DARK KNIGHT par son sérieux, sa grandeur, son intensité et son sens du spectacle. Certaines scènes sont semblables comme celle de l'interrogatoire. Sam Mendes a d'ailleurs confirmé qu'il s'était inspiré du classique de Christopher Nolan. 

Beaucoup de clins d'oeil sont faits au catalogue 007 et ils sont le bienvenue! Les Bond Girls sont beaucoup moins au premier plan qu'elles l'ont déjà été (désolé les gars) et ça permet à plusieurs personnages secondaires d'avoir du temps à l'écran comme M et Q. Si cette version plus jeune, beaucoup plus jeune de Q est rafraîchissante, M m'a parue un peu trop présente, mais bon! N'en faisons pas un drame, au moins elle est centrale à l'histoire. 

Daniel Craig est égal à lui-même, nous donnant toujours un James Bond avec férocité. Le vrai délice, c'est Javier Bardem! Un peu comme Heath Ledger l'avait fait avec son Joker, le pirate informatique antagoniste créé par Bardem vole pratiquement toute les scènes dans lesquelles il figure. Mêlant excentricité, intelligence tordue et un penchant pour les hommes, Javier Bardem est en pleine possession de ses moyens! Ce gars là sait comment incarner le mal (voir NO COUNTRY FOR OLD MEN). Imaginez Hannibal Lecter mêlé avec un designer latino douteux et le Joker. Ce qui est vraiment bien, c'est que tout comme dans The Dark Knight, l'antagoniste plus grand que nature a un master plan! Ça redonne vie à l'histoire en période d'accalmie.

Sam Mendes réussi avec brio son premier James Bond. SKYFALL est de loin le 007 le plus artistique. Le réalisateur a vraiment l'oeil pour les plans léchés aux couleurs éclatantes, aux contrastes fumants et même pour les scènes plus sombres. Par ailleurs, il nous présente même un HOME ALONE pour adulte au début du dernier acte, quand même! 

Enfin, la boucle est bouclée et je déclare SKYFALL... bon, très bon!

KM.