
L’éternel recommencement, vous connaissez?
C’est un peu ce que le cinéphile se demande ces jours-ci, confronté à une horde de remakes et de vampires. Mais devant des adversaires aussi féroces, vaut peut-être mieux revenir à ses sources.
Transportons-nous en 1985. Tom Holland réalise Fright Night, un film culte en devenir. Non seulement le long-métrage d’Holland ouvra la porte à d’autres vampires comme The Lost Boys (1987) et Near Dark (1987), mais Fright Night passe l’épreuve du temps! Alors pourquoi le refaire?
C’est simple! Parce qu'il n’y avait pas d’iPhones ni de références à eBay dans l’original! Aussi parce que la nouvelle génération de cinévores pense qu'un film produit avant 1996, c'est vieux. La machine hollywoodienne ne pouvait donc s’empêcher d'y remettre un peu d'ordre!
«Money talks as Hollywood eats is own again» (Memento Mori de l’excellent groupe canadien Burning Love)
L’histoire de Fright Night 2011, réalisé par Craig Gillespie (Lars and the Real Girl, Mr. Woodcock), est quant à elle assez similaire à celle vieille de 26 ans. Un adolescent nommé Charley Brewster découvre que son voisin est en fait un vampire. Aidé de sa copine, de son ami et d’un charlatan, Charley luttera pour sa survie tout en essayant de rendre le vampire poussières. Dans le rôle de Charley, Anton Yelchin fait bien. Colin Farrell incarne l'iconique vampire Jerry Dandrige de façon plus agressive que dans la version passée. Ed Evil Thompson 2011, devenu geek, est habilement joué par Chris Mintz-Plasse, mais aurait toutefois dû avoir plus de temps à l'écran. C'est Imogen Poots qui assume la "lourde" tâche d'être la copine de Charley puis enfin, dans le rôle de Peter Vincent, nous retrouvons David Tennant.
Outre le lieu où se déroule l'action, soit en banlieue de Las Vegas, il y a bien peu de choses qui diffèrent de l'original. La modification la plus notable est celle apportée à Peter Vincent. La version de 1985, incarnée par Roddy McDowall, était un ancien acteur de films d'horreur devenu animateur d'une émission d'épouvante sur le câble.
Peter Vincent 2011, un croisement entre Criss Angel et Russell Brand, donne des performances surnaturelles à Las Vegas. Passionné de sciences occultes, ce dernier est également alcoolique, trouillard et prétentieux. On a toutefois cru bon de le doter d'un passé superflu dans lequel ses parents auraient été assassinés par un vampire. Ce motif a comme fonction de motiver le personnage à joindre Charley. Belle tentative de donner un peu de profondeur à un personnage devenu uni-dimensionnel.
L'ensemble de Fright Night 2011 est une succession de scènes plus ou moins intenses dans lesquelles l'esthétique n'est pas à la hauteur. Les effets spéciaux déçoivent et les sursauts se font rares. En d'autres mots, c'est un film d'horreur qui laissera probablement le spectateur sur sa soif de sang. Mention honorable à Chris Sarandon, le Jerry Dandrige original, pour sa brève apparition!
Si quelques scènes surprènent, c'est parce qu'elles ne sont pas tirées du classique de Tom Holland. Après un pivot pour le moins intéressant dans le dernier acte, la finale déçoit par son manque de tension et pour son absence de climax. Malgré ses défauts, Fright Night 2011 est toutefois un divertissement moyen. Pour ceux qui n'ont pas vu l'original, la nouvelle version ressemble à Disturbia (2007) agrémenté de vampires, réduit en Shia LaBeouf. Enfin, comme trop souvent, vaut mieux s'en tenir à l'original.
KM.


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