La mort de Wes Craven m'a surprise. J'ignorais complètement que le réalisateur souffrait d'un cancer du cerveau. En fait, j'attendais un peu de voir ce qu'il préparait en coulisses.
Je devais avoir 4 ou 5 ans lorsque Freddy Krueger hantait mes rêves. C'est vraiment ironique puisqu'à cette époque, j'ignorais totalement que A NIGHTMARE ON ELM STREET traitait justement d'un tueur dans les rêves. En fait, je me rappelle très bien traîner dans la section Horreur du club vidéo Super Choix de Bois-des-Filions pendant que mes parents louaient des cassettes, probablement les vendredi soirs. J'ai toujours été fasciné par les pochettes de films d'horreur. C'est probablement parce qu'elles me fichaient la trouille, peut-être aussi par voyeurisme puisque c'est une section destinée aux plus vieux. Avec ces boîtiers défendus entre les mains, j'alimentais mon esprit d'images extrêmes pour un gamin à l'imagination débordante. C'est probablement pourquoi Freddy se cachait derrière mon lit la nuit tombée.
En 1996, j'avais 8 ans et j'étais pas mal plus téméraire. Un vendredi soir d'été chaud et humide, on a loué SCREAM. Faut dire que j'avais un peu la chienne entre le club vidéo et la maison parce qu'on s'en allait écouter un film d'horreur et pas question de choker. Je me rappelle de cette soirée comme si c'était hier. Alors comme le temps était vachement collant, c'est au sous-sol que le visionnement avait lieu, c'est plus frais tsé. Encore aujourd'hui, la scène d'ouverture de SCREAM est l'une de mes préférées dans le genre. C'est tellement cru et Drew Barrymore crève sauvagement pendue et éventrée, tout ça au début du film. Hitchcock n'aurait pu faire mieux côté choc. Plus le film avançait, plus ma peur se transformait en curiosité, puis en enquête. Qui est le fameux tueur? Ça c'est comme transformé en jeu pour moi. Je n'avais jamais vécu ça avant et le film faisait beaucoup de références à d'autres films d'horreur que j'avais déjà vu sur des pochettes au club vidéo. HALLOWEEN, FRIDAY THE 13TH, THE TOWN THAT DREADED SUNDOWN... Je voulais en savoir plus sur les Slashers. Surtout, mon amour pour les films d'horreur venait de naître. Le lendemain matin, j'ai rembobiné et écouté une 2e fois SCREAM. Environ un an plus tard, je me rappelle très bien demander à mon père de louer SCREAM 2 pour l'écouter avec la gardienne un soir de fin de semaine. Y'avait pas mal d'annonces à la télé, donc j'étais hypé d'autant plus que le genre renaissait avec des titres comme I KNOW WHAT YOU DID LA SUMMER. C'était réellement un challenge de passer à travers un film d'horreur et encore aujourd'hui, j'essaie de garder cet état d'esprit en abordant ce genre de film.
À l'époque, je n'avais aucune idée que Wes Craven était le réalisateur à la fois de Freddy, mais aussi de Frissons. Je n'avais aucune idée que l'homme qui hantait mes rêves était en fait le même qui m'a rendu cinéphile.
Merci Wes Craven.
























