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31/08/2015

Je t'en dois une, Wes Craven



La mort de Wes Craven m'a surprise. J'ignorais complètement que le réalisateur souffrait d'un cancer du cerveau. En fait, j'attendais un peu de voir ce qu'il préparait en coulisses.

Je devais avoir 4 ou 5 ans lorsque Freddy Krueger hantait mes rêves. C'est vraiment ironique puisqu'à cette époque, j'ignorais totalement que A NIGHTMARE ON ELM STREET traitait justement d'un tueur dans les rêves. En fait, je me rappelle très bien traîner dans la section Horreur du club vidéo Super Choix de Bois-des-Filions pendant que mes parents louaient des cassettes, probablement les vendredi soirs. J'ai toujours été fasciné par les pochettes de films d'horreur. C'est probablement parce qu'elles me fichaient la trouille, peut-être aussi par voyeurisme puisque c'est une section destinée aux plus vieux. Avec ces boîtiers défendus entre les mains, j'alimentais mon esprit d'images extrêmes pour un gamin à l'imagination débordante. C'est probablement pourquoi Freddy se cachait derrière mon lit la nuit tombée. 

En 1996, j'avais 8 ans et j'étais pas mal plus téméraire. Un vendredi soir d'été chaud et humide, on a loué SCREAM. Faut dire que j'avais un peu la chienne entre le club vidéo et la maison parce qu'on s'en allait écouter un film d'horreur et pas question de choker. Je me rappelle de cette soirée comme si c'était hier. Alors comme le temps était vachement collant, c'est au sous-sol que le visionnement avait lieu, c'est plus frais tsé. Encore aujourd'hui, la scène d'ouverture de SCREAM est l'une de mes préférées dans le genre. C'est tellement cru et Drew Barrymore crève sauvagement pendue et éventrée, tout ça au début du film. Hitchcock n'aurait pu faire mieux côté choc. Plus le film avançait, plus ma peur se transformait en curiosité, puis en enquête. Qui est le fameux tueur? Ça c'est comme transformé en jeu pour moi. Je n'avais jamais vécu ça avant et le film faisait beaucoup de références à d'autres films d'horreur que j'avais déjà vu sur des pochettes au club vidéo. HALLOWEEN, FRIDAY THE 13TH, THE TOWN THAT DREADED SUNDOWN... Je voulais en savoir plus sur les Slashers. Surtout, mon amour pour les films d'horreur venait de naître. Le lendemain matin, j'ai rembobiné et écouté une 2e fois SCREAM. Environ un an plus tard, je me rappelle très bien demander à mon père de louer SCREAM 2 pour l'écouter avec la gardienne un soir de fin de semaine. Y'avait pas mal d'annonces à la télé, donc j'étais hypé d'autant plus que le genre renaissait avec des titres comme I KNOW WHAT YOU DID LA SUMMER. C'était réellement un challenge de passer à travers un film d'horreur et encore aujourd'hui, j'essaie de garder cet état d'esprit en abordant ce genre de film.

À l'époque, je n'avais aucune idée que Wes Craven était le réalisateur à la fois de Freddy, mais aussi de Frissons. Je n'avais aucune idée que l'homme qui hantait mes rêves était en fait le même qui m'a rendu cinéphile.

Merci Wes Craven.














31/03/2015

MAD MAX FURY ROAD TRAILER



Arrête tout ce que tu fais savoure la douce saveur post-apocalyptique du tout nouveau trailer de Mad Max Fury Road. WOW! Ça faisait longtemps que j'avais vu autant de chaos et de awesomeness dans une simple bande annonce. Le design de production est écœurant, on raconte même que la plupart des cascades ont été réalisées en vrai. Et le plus beau dans tout ça, c'est que ce film de George Miller (créateur et réalisateur de la trilogie Mad Max avec Mel Gibson) sera sur nos écrans dans un peu plus d'un mois! Avec Mad Max Fury Road et Avengers: Age of Ultron, je pense que je vais passer du temps en salles ce printemps.

Bonus: Charlize Theron avec bras en moins qui tire du shotgun.


03/03/2015

Super Tricotage



Comme si l'Univers Cinématographique de Marvel (MCU) n'était pas déjà assez ambitieux avec sa phase 3 planifiée jusqu'en mai 2019, eh bien Spider-Man se joint au party. Je vous rappelle que par le passé, les droits cinématographiques de l'Homme-araignée appartenaient à Sony Pictures, mais après les le flop THE AMAZING SPIDERMAN 2 et les récents leaks, Marvel a réussi à avoir un certain contrôle sur le personnage via partenariat. Enfin! Ça, ça veut dire que Spidey va traverser dans le MCU, avec les Avengers et cie. Big Deal.

Malgré le fait que Sony a encore les droits, Marvel est en charge de ramener la franchise dans le droit chemin. À en croire les rumeurs, Drew Goddard (CABIN IN THE WOODS) s'amène à la barre du prochain film solo de la franchise qui pourrait bien être intitulé THE SPECTACULAR SPIDER-MAN. En voilà une raison de «célébrer» et d'avoir hâte au prochain film d'une franchise en dents de scie. 

- 13 ans (2002-2015)
- 5 films (2 réalisateurs)
- 2.5 excellents films (soyons réalistes)

Bref, je suis certain que Goddard va apporter beaucoup de souffle à un personnage qui tourne en rond, lui qui écrirait et réaliserait le film prévu pour 2017. Attendez-vous toutefois à le voir juste avant dans CAPTAIN AMERICA: CIVIL WAR l'année précédente! Je ne suis pas le gars le plus féru en comic books, mais je sais une chose: Spider-Man est très important dans la série Civil War qui oppose deux clans menés par Captain America et Iron Man. Spidey est comme pas mal entre les deux. Ça risque d'être corsé.

Alors pour ceux qui sont tannés des films de super-héros, prenez votre mal en patience, ça ne fait que commencer. Le tissu connecteur entre les films prend de l'expansion à vue d'oeil.  Du gros tricotage! Les propriétés de Marvel sont des vaches à lait, même les moins connues, ce qui est en quelque sorte une excellente nouvelle pour les fans puisque ça permet de prendre des risques payants comme GUARDIANS OF THE GALAXY, genre! On n'a pas peur d'embaucher des acteurs et des réalisateurs plus obscurs, mais bourrés de talent et c'est exactement la cas pour Drew Goddard. S'il amène un millilitre d'audace à la CABIN IN THE WOODS dans son Spider-Man, on va être servis! 

Ce que vous n'osiez imaginer il y a 5 ans est maintenant dans l'univers des possibilités. Les crossovers entre les franchises continueront de se multiplier et les limites entre le cinéma et la télé (ou Netflix) sont de plus en plus minces. Pour faire une analogie facile, c'est une grosse toile d'araignée! Dans le fond, les films et les séries sont traitées comme des bandes dessinées, en plusieurs formats... fascicules, livres etc.

Je trouve ça génial de penser blockbuster et qualité simultanément. Après tout, faut garder ça le fun aller au cinéma!

KM


28/02/2015

Jodorowsky's Dune est inspirant



En creusant un peu dans la bibliothèque Netflix, je me rend compte à quel point il y a du bon cinéma et de la bonne télé pour moins de 10$ par mois. Il faut tout simplement chercher des titres plutôt que de se fier seulement aux suggestions. Bref, plus t'en ajoute sur ta liste à écouter, plus Netflix cerne tes goûts et les suggestions évoluent dans ce sens.


***

J'ai vraiment envie de prendre un café avec Alejandro Jodorowsky. J'aimerais tellement qu'il me raconte plus d'anecdotes sur ses projets. Cet homme-artiste-gourou est fascinant. Dans JODOROWSKY'S DUNE, il donne un aperçu du plus grand film de science fiction à n'avoir jamais vu le jour: Dune. Et je ne parle pas ici du film de David Lynch! Le documentaire de Frank Pavich est un trésor d'histoires de pré-production et certaines sont incroyables. Sérieusement, pouvez-vous imaginer Pink Floyd, Mick Jagger, Orson Welles et Salvador Dali dans le même film? Tout ça réalisé par celui à qui on doit THE HOLY MOUNTAIN et EL TOPO?

Non. 

J'imagine que dans une réalité parallèle, DUNE d'Alejandro Jodorowsky est le film de science-fiction le plus important du cinéma contemporain, un «prophète» comme dirait le réalisateur chilien. Mais rassurez-vous, de notre côté de l'univers, on a JODOROWSKY'S DUNE pour nous faire rêver. Justement, avec tout ce qu'on y découvre, c'est facile d'imaginer DUNE, c'est comme un rêve et c'est certainement la plus grande force du documentaire. En bout de ligne, oui c'est triste que le projet n'aie jamais reçu le feu vert d'Hollywood, mais heureusement toute cette passion et cette vision auront eu un impact définitif sur des films cultes comme STAR WARS, ALIEN et j'en passe. Choquant! C'est à se demander à quoi ressembleraient les 30 dernières années si ce film avait été réalisé par Jodorowsky en 70. 

Un incontournable pour les passionnés de cinéma.

KM


10/04/2014

Une réflexion sur The Grand Budapest Hotel


Je n'ai pas écrit ici depuis quelques mois. Disons qu'en 2014, je n'ai écouté qu'une poignée de films et à vrai dire, d'ici la fin octobre, ce blog devrait être assez silencieux! Je m'en vais en voyage, bon!

N'empêche que je suis un cinéphile et quand je vois un film comme The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson, c'est difficile de ne pas en parler. Après une discussion Facebook inspirante avec un ami, j'avais vraiment envie de jaser cinéma. 

THE GRAND BUDAPEST HOTEL retrace les aventures de Gustave H, l’homme aux clés d’or d’un célèbre hôtel européen de l’entre-deux-guerres et du garçon d’étage Zéro Moustafa, son allié le plus fidèle. La recherche d’un tableau volé, œuvre inestimable datant de la Renaissance et un conflit autour d’un important héritage familial forment la trame de cette histoire au cœur de la vieille Europe en pleine mutation.
Source: http://www.premiere.fr/film/The-Grand-Budapest-Hotel-3442918


En consommant The Grand Budapest Hotelil est facile de penser que le prolifique réalisateur Wes Anderson se perche du haut de sa zone de confort. Bien entendu, on y retrouve des visages familiers, ces mêmes couleurs pastelles qui tapissent sa filmographie, des décors théâtraux, des thématiques récurrentes et j'en passe. Ce que je retiens toutefois, c'est qu'avec son dernier film, Anderson repousse les limites de son contrôle et de son monde imaginaire avec audace et un sourire en coin. Son obsession pour la symétrie est poussée encore plus loin. L'optique du film et de son histoire est agrandie. Les personnages sont encore plus colorés et le rythme est plus effréné que dans Fantastic Mr. Fox. À ma grande surprise, il se permet plus de liberté au niveau de la violence, de la nudité, du gore (oui) et du langage. Bref, c'est un Wes Anderson pour adulte. Déjà on connaissait sa facilité à nous emmener dans son imaginaire unique, maintenant il nous transporte dans la République de Zubrowka, un pays bien à lui où il est le dictateur et où l'on respecte ses lois et ses conventions. 




Quiconque a vu un film signé Wes Anderson sait d'où ça vient, ça se voit ou plutôt, ça se sent. L'odeur du réalisateur a maintenant un nom: L'Air de panache. Un mélange aromatique de nostalgie et de romantisme inoubliable. Qu'on aime ou pas, on ne peut nier son effluve.

Ça m'amène à une réflexion audacieuse, celle de comparer Wes Anderson à Quentin Tarantino. La première chose que je me suis dis en sortant du Clap, c'est à quel point Anderson venait de faire un Tarantino. Je m'explique. Avant tout, il s'agit de deux réalisateurs post-modernes ayant débuté dans les années 1990 avec un certain penchant pour le bris des conventions. Les deux ont actuellement 8 films à leur fiche et chaque petit nouveau est un véritable événement chez les cinéphiles. Il arrive qu'ils sectionnent leurs films en chapitres et ils ont même leurs acteurs fétiches. Parlez-en à Bill Murray et Samuel L. Jackson! De plus, ils adorent faire des références aux artistes qui les inspirent. Des questions?

Anderson et Tarantino ont un style et une esthétique propres à chacun allant de plus en plus dans l'excès tout en se préoccupant de chaque - petit - détail. Ils ont leur propre parfum. 

Dans Inglourious Basterds, Django Unchained et The Grand Budapest Hotel, le contexte historique est assurément la trame de fond, mais ce sont avant tous les personnages qui prédominent et non le drame historique. Il est vrai que les thèmes sont différents, mais ça donne envie de croire que ces deux génies post-modernes sont au même chapitre de leur carrière, celui dans lequel ils se font des films pour eux-mêmes et non pour les autres, celui du contrôle absolu de leurs moyens qui les pousse à aller encore plus loin dans leur vision. Anderson l'a démontré dans The Grand Budapest Hotel avec une réalisation frénétique qui nous offre des performances incroyables comme celle de  Ralph Fiennes dans le rôle de Mr. Gustave pour ne nommer que celle-là.

Bref, Wes Anderson aurait pu couronner son plus récent film à la façon de Quentin Tarantino dans Inglourious Basterds en 2009: ''I think this just might be my masterpiece''.


KM

19/11/2013

[CRITIQUE] PARANORMAL ACTIVITY 4


Paranormal Activity (2012)
Réalisé par Henry Joost & Ariel Schulman
Mettant en vedette Stephen Dunham, Katie Featherston



** Attention, contient des spoilers **



Dans la série Paranormal Activity, mon préféré est sans contredit PA3. C'est le volet où la mythologie est vraiment instaurée et à mon avis, c'est le plus effrayant et surprenant. Les choses devenaient de plus en plus intéressantes. Malheureusement, PA4 n'ajoute pas grand chose à la série et est d'une stupidité alarmante. La bonne nouvelle, c'est que je l'ai vu sur Netflix!


En novembre 2011, cinq ans après les événements de PA2, la famille Nelson héberge Robbie, le gamin d'en face en raison de l'hospitalisation de sa mère Katie. Évidemment, des choses paranormales se produisent et la jeune Alex et son copain s'en rendent compte assez rapidement. Robbie que l'on pourrait appeler Creepy à la place, se rapproche de plus en plus de Wyatt, le plus jeune de la famille. Rien ne va plus.

Le problème que l'on peut avoir avec la série, c'est certainement le motif de TOUT FILMER. Si les trois films précédents avaient des raisons légitimes de le faire, PA4 est totalement tiré par les cheveux. Si j'avais filmé les conversations familiales avec mon iPhone, je vous promet que mon père aurait pété un plomb en plus du téléphone. Quand Alex et Ben comprennent que quelque chose ne tourne pas rond avec Robbie, qui se lève au beau milieu de la nuit pour discuter avec son ami imaginaire et démon Toby, Ben propose d'installer des caméras cachées partout dans la maison. Ça porte ses fruits et en effet, pleins de trucs bizarres arrivent. Le hic, c'est qu'à partir de la moitié du film, aucun personnage n'a la brillante idée de vérifier les enregistrements pour expliquer la situation aux parents. (Spoiler Alert) Plus stupide que ça, tu meurs. 

Il y a beaucoup de discussions sur Skype. C'est un autre motif pour filmer et surtout, un angle de caméra de plus. Il y a un segment dans V/H/S 100 fois meilleur entièrement filmé sur Skype, je vous dit ça comme ça... De toute façon, y se passe pratiquement rien pendant la première heure. Tsé, rendu au quatrième volet d'une série redondante, il me semble que l'histoire devrait commencer à fleurir plus rapidement. Au lien, on avance à pas de tortue et on concentre le jus dans la dernière demie heure. Pire, les scènes «effrayantes» n'innovent rien et quand les cinéastes ont une brillante idée, ils se dégonflent lors de son exécution. La preuve? Le couteau qui disparaît mystérieusement aurait dû retomber dans la tête du père, point final. Là tu te retrouve avec un set up incroyable et un pay off qui en vaut le coup.

Je dois avouer que les cinq dernières minutes du film étaient excellentes, mais dans le genre, PA3 a fait beaucoup mieux. Bref, Paranormal Activity 4 est une perte de temps qui fait avancer la série que d'environ 3 mètres. Malgré tout, j'ai hâte de voir où cette histoire aboutira et peut-être que j'aurai des réponses dans Paranormal Activity: The Marked Ones en 2014.








KM

05/11/2013

[CRITIQUE] PAIN & GAIN (2013)


Pain & Gain (2013)
Réalisé par Michael Bay
Mettant en vedette Mark Wahlberg, Dwayne Johnson, Anthony Mackie



Avant de commencer cette petite critique, je dois dire que je suis un très grand fan du film The Rock du réalisateur Michael Bay (Bad Boys, Transformers). Je l'ai écouté plus d'une centaine de fois, je connais les répliques par coeur et à mon avis c'est un chef d'oeuvre du film d'action moderne. Cela dit, les films plus récents de Bay sont minables malgré les budgets monstrueux qui lui sont accordés. C'est donc sans grandes attentes que j'ai écouté Pain & Gain.

Et j'ai été TRÈS surpris par le plaisir qui se trouve dans ce film!

Trois culturistes sans avenir décident d'organiser le kidnapping d'un homme riche afin de lui piquer sa fortune, ses propriétés et même son commerce - Ça vie bref. - Plan foireux dès le départ. Eh bien plus ça avance, plus les criminels amateurs s'enfoncent dans une merde pas possible. Le plus drôle/triste, c'est qu'il s'agit d'une histoire vraie.

Moi qui s'attendait à un film d'action, j'ai plutôt eu droit à une comédie noire divertissante, un peu comme un Snatch sur les stéroïdes, mais avec moins de cerveaux (Snatch est de loin un meilleur film). C'est vraiment Dwayne 'The Rock' Johnson qui vole le show la plupart du temps. Ces passages en voix off sont hilarants et son personnage l'est tout autant. 

Michael Bay est fidèle à son habitude: montage rapide, gros panoramas, travelings latéraux, grosses contre-plongées. Il ajoute cette fois-ci à son répertoire l'usage de plans «Go Pro» qui se marient bien à la cinématographie. L'histoire est bien ficelée et dynamique jusqu'à la fin. 

Par ailleurs, une petite recherche prouve que le film n'est pas super collé à la véritable histoire. Reste que c'est farfelu à l'os pour vrai!

Bref, une belle réussite en ce qui me concerne. Vive le rêve américain!







KM

04/11/2013

[CRITIQUE] ONLY GOD FORGIVES (2013)


Only God Forgives (2013)
Réalisé par Nicolas Winding Refn
Mettant en vedette Ryan Gosling, Kristin Scott Thomas, Vithaya Pansringarm



Ceux d'entre vous qui ont écouté Drive de Nicolas Winding Refn savent un peu à quoi s'attendre de son plus récent film, Only God Forgives. Beaucoup de style, du bonbon pour les yeux et les oreilles, un Ryan Gosling froid et de la violence artistique. Le problème, c'est que ce n'est pas un film facile à écouter en raison de son rythme très lent, on est quasi dans le vidéoclip. Reste qu'en acceptant cette contrainte, Only God Forgives est satisfaisant.

À Bangkok, Julian (Gosling) gère un club de boxe thaï qui lui sert de façade pour son cartel de drogue. Lorsque son frère assassine une jeune prostituée, on fait appel à Chang (Pansringarm), un policier retraité, qui permet au père de la victime de venger sa mort. C'est alors que Crystal (Scott Thomas), la mère de Julian, débarque en Thaïlande pour avoir la tête du meurtrier de son premier fils. La tâche revient à Julian, qui sait quel crime sordide son frère a fait. 

L'Asie semble sourire aux réalisateurs plus colorés. Si vous avez vu Enter The Void de Gaspar Noé, vous savez que les lumières des grandes villes asiatiques sont une grande source de style. C'est pareil dans Only God Forgives, le film est multicolore et s'amalgame à merveille avec le décor qu'offre Bangkok. Il y a certainement une recherche plus approfondie à faire avec ces codes de couleurs, puisque le réalisateur danois est en parfait contrôle de ses plans. Ils sont contrôlés, sophistiqués et très artistiques.

Ryan Gosling est un acteur très charismatique, mais sous la direction de Winding Refn, il est plutôt froid et pratiquement muet. Il n'a que 22 lignes de dialogue au total. Oui, le personnage est déchiré et semble plutôt vide de l'intérieur, mais ça empêche tout effort d'empathie envers Julian. C'est probablement le plus gros problème de Only God Forgives, il est impossible de s'identifier au personnage principal, détachant le spectateur du récit.




Kristin Scott Thomas est incroyable dans le rôle de Crystal, cette mère à la tête d'un cartel de drogue international. Elle est raciste, sans merci, bitch, vulgaire et carrément haïssable. Elle vole chaque scène où elle est présente. Sa relation avec son fils Julian est étrange et dénuée d'amour, mais ce dernier semble être sous son emprise.

Chang est la force tranquille de Only God Forgives. Habilement interprété par Vithaya Pansringarm, il représente à la fois Dieu et le Diable, un homme sage possédant le droit de juger, punir, venger. Chang est la source principale de violence dans le récit, le tout dans une esthétique léchée, tantôt suggérée, tantôt provocante.  

L'inconfort de certaines scènes m'ont rappelé l'oeuvre de David Lynch. Chang qui chante au karaoké me donnait des impressions de Mulholland Dr, le souper de famille de Crystal et Julian ou encore la scène de torture de Byron m'ont rappelé Blue Velvet. En fait, si vous avez aimé ces deux films, vous devriez apprécier Only God Forgives. En plus, la trame sonore est impeccable.

Malgré son rythme lent et hypnotique, Only God Forgives est un exercice de style fascinant.  C'est plutôt dur à écouter, mais le résultat final en vaut la peine.









KM

31/10/2013

[31 JOUR D'HORREUR] THE WOLF MAN (1941) + THE DEVIL'S BACKBONE (2001)


Pour célébrer l'Halloween, à chaque jour du mois d'octobre, j'écouterai un film d'horreur que je n'ai jamais vu histoire de vous en parler un peu.




JOUR 30 - THE WOLF MAN


L'âge d'or du cinéma d'horreur est célèbre pour plusieurs raisons, notamment pour les monstres classiques de Universal Studios. Le loup-garou du film The Wolf Man de 1941 en fait partie.

Larry Talbot retourne dans son village natal en raison du décès de son frère. Durant ce temps, des gitans s'installent pour organiser une fête foraine. Larry s'y rend avec deux demoiselles et l'une d'entre elles est attaquée par un loup. Talbot tue la bête, mais découvre qu'il a été mordu par elle. Les pleines lunes ne seront plus jamais pareilles pour Larry.

The Wolf Man est un film d'une autre époque: noir et blanc, musique dramatique omniprésente, drôle de mise en scène... reste qu'il s'agit d'un pionnier du genre. La présence du camp gitan ajoute beaucoup à l'atmosphère du film (Bela Lugosi, yeah!) et est au coeur du récit.

Il y a une dualité entre le surnaturel et la psychologie dans The Wolf Man qui créer une belle profondeur au film. Les hommes scolarisés ne peuvent croire en une telle créature folklorique! Autre chose intéressante, la mythologie du loup-garou est bien établie dans le récit.

Bref, un film classique!

CLASSIQUE

KM 





JOUR 31 - THE DEVIL'S BACKBONE



Juste avant de nous offrir Blade II, Guillermo del Toro a réalisé The Devil's Backbone, un petit bijou en espagnol. 

En 1939, Carlos, un jeune homme de 12 ans qui vient de perdre son père dans la Guerre Civile Espagnole, arrive dans un orphelinat pour garçons bien reculée. Rapidement, il découvre que sa nouvelle demeure est hantée et qu'elle renferme de terribles secrets.

Le rythme du film est lent, mais c'est au service du récit. On a du temps pour connaître les personnages et s'attacher à eux. Cette décision est payante pour del Toro puisque quand les choses commencent à être chaotiques dans le dernier acte, on est déjà rangé du côté des orphelins qui font un travail incroyable dans The Devil's Backbone

Il ne s'agit pas d'un film si effrayant, c'est plutôt une histoire de fantôme bien ficelée qui possède une âme! On y apprend sur le passage forcé de l'enfance à la vie d'adulte, la confiance, la vengeance, la mort et le mal qui habite certaine personnes. Tout ça, dans un esthétique impeccable et adapté au récit.

À VOIR

Voilà, c'est ce qui termine les 31 JOURS D'HORREUR 2013. J'espère que ça vous a permis de découvrir des films méconnus! Joyeux Halloween.

KM



29/10/2013

[31 JOURS D'HORREUR] SIMON, KING OF THE WITCHES (1971)


Pour célébrer l'Halloween, à chaque jour du mois d'octobre, j'écouterai un film d'horreur que je n'ai jamais vu histoire de vous en parler un peu.




JOUR 29 - SIMON, KING OF  THE WITCHES


Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en écoutant Simon, King of the Witches. Après tout, le personnage principal, un sorcier nommé Simon, se présente à la caméra dès le début du film. Une drôle de façon d'introduire un bien drôle de film.

Simon Sinestrari (Andrew Prine) est un magicien charismatique qui veut devenir une divinité. Il vit dans un égout pluvial et vent des potions pour son gagne-pain. Un jour il se lie d'amitié avec Turk, un jeune prostitué, qui le mène dans des cercles de drogues, de fêtes privées et de rituels wiccans. L'unité des narcotiques rôde autour du groupe, Simon décide de leur jetter un sort.

Andrew Prine est vraiment magnétique dans le rôle de Simon. C'est vraiment à lui que l'on doit la réussite de ce film un peu obscure. On est vraiment au début des années 1970 à Los Angeles... les drogues sont en vogue et une certaine pensée libertine plane. Justement, Simon, King of the Witches est un oeuvre assez psychédélique. Les plans sont instables, comme si on regardait le film à travers une bulle et il y a une impression de malaise comme si la caméra était attachée au personnage à l'écran. Évidement, la musique appuie également cette idée. Bref, ajoutez à ça quelques effets visuels bien sympathiques ainsi que des spirales de couleurs et vous vous retrouvez avec un petit film bien trippy rempli d'humour noir avec de multiples références aux drogues.

Deux scènes se démarquent à mon avis: La scène de la messe noire avec la chèvre et celle du voyage à travers un miroir. Je crois qu'on pourrait considérer Simon, King of the Witches de film culte. Vous savez, on n'est pas obligé d'aimer, il faut simplement reconnaître que ce film laisse une trace particulière dans la culture. Dans mon cas, j'ai bien aimé!

SYMPATHIQUE / CULTE

KM

28/10/2013

[31 JOURS D'HORREUR] SUGGESTIONS HALLOWEEN


Je vous le confirme, écouter un film par jour, c'est un défi. Écrire un blog en plus demande une grande discipline et disponibilité. En 28 jours maintenant, je n'ai manqué que 4 jours, ce que je considère très respectable! Pour palier à ces quatre journées, je vous fais un TOP 5 de films idéaux pour votre party d'Halloween.



# 5 - LORDS OF SALEM (2012)

Ce film est idéal en background dans un party où il y a de la musique! Bien que l'histoire du film soit extrêmement décousue, Rob Zombie a un talent incroyable pour créer des images d'horreur pures et mémorables. Lords of Salem est franchement un must pour vos yeux!




# 4 - THE ABCs OF DEATH (2012)

26 réalisateurs, 26 courts métrages d'horreur. The ABCs of Death est idéal pour une soirée d'horreur entre amis. Cette anthologie n'est pas parfaite, certains films sont très ordinaires. Toutefois, il y a quelques bijoux comme T is for Toilet ou encore Y is for Youngbuck




#3 - V/H/S (2012) + V/H/S 2 (2013)

Ces deux anthologies de films d'horreur sont personnellement dans mes films préférés. Dans V/H/S, 3 segments sur 5 sont excellents tandis que dans la suite, on a droit à une note parfaite de 4 sur 4. Vous êtes amateur du genre? Il s'agit ici de deux incontournables parfaits pour vos soirées d'Halloween!




#2 - CREEPSHOW (1982)

George A. Romero nous présente cinq histoires de terreur dans une anthologie incomparable mettant en vedette Stephen King, Leslie Nielsen, Ed Harris, Ted Danson, Hal Holbrook, Adrienne Barbeau et davantage! Ai-je besoin d'en rajouter?




#1 - TRICK 'r TREAT (2007)

Ce film est à mon avis la représentation cinématographique la plus précise de l'esprit de l'Halloween! Trick 'r Treat, c'est quatre histoires qui se déroulent le soir de l'Halloween dans une petite ville festive... tout ça à la sauce Pulp Fiction ou Crash. C'est un petit chef d'oeuvre à ne pas manquer!


Voilà, bonne préparation de votre soirée masquée!

KM


[31 JOURS D'HORREUR] WITCHFINDER GENERAL (1968)


Pour célébrer l'Halloween, à chaque jour du mois d'octobre, j'écouterai un film d'horreur que je n'ai jamais vu histoire de vous en parler un peu.




JOUR 27 - WITCHFINDER GENERAL

Vers 1640 en Angleterre, la guerre civile fait rage et Witchfinder General offre un portrait de la terrible chasse au sorcière de l'époque. Les habitants perdent la tête, cherchent à tout prix les suppôts de Satan dans leur village et c'est là qu'intervient  Matthew Hopkins (Vincent Price), en charge d'accuser et exécuter les pratiquants de la sorcellerie de manière vicieuse et hypocrite. Lorsque le 'Witchfinder General' accuse le prêtre John Lowes et sa nièce Sarah, les choses se corsent pour les inquisiteurs. En effet, Richard Marshall, le mari de Sarah, cherche à se venger des pratiques douteuses d'Hopkins. 

Witchfinder General n'est pas le film que je croyais être. J'avais l'impression que cette histoire d'Edgar Allan Poe traitait vraiment de sorcellerie présente à cette époque. Il s'agit plutôt des pratiques horribles que ces «hommes de foi» avaient à l'égard de pauvres citoyens européens durant la triste chasse aux sorcières. Accuser et exécuter des innocents au nom de Dieu, on ne peut descendre plus bas sur l'échelle de l'abomination humaine.

Le légendaire Vincent Price est à la hauteur des attentes, il prend un malin plaisir d'obtenir des faveurs sexuelles en retour de témoignages et de faire torturer des innocents. On dénote un certain sens moral chez lui, mais son puritanisme est prédominant.

Witchfinder General n'est pas mal, ce n'est seulement pas le film «d'horreur» que j'avais envie de voir.

OK

KM

27/10/2013

[31 JOURS D'HORREUR] REC 2 (2009)


Pour célébrer l'Halloween, à chaque jour du mois d'octobre, j'écouterai un film d'horreur que je n'ai jamais vu histoire de vous en parler un peu.




JOUR 27 - [REC] 2

Dans [REC] 2, l'action reprend immédiatement où elle avait laissé dans l'excellent [REC] alors qu'une équipe de SWAT entre l'édifice en quarantaine pour une mission qui devient plus complexe que prévue. Chaque membre de l'équipe tactique est équipé d'une caméra montée sur son casque, permettant au spectateur de vivre l'horreur à la première personne. 

Le premier film m'avait foutu la trouille, dans [REC] 2 j'ai eu plus de fun que de peur. C'est peut-être dû à l'effet jeux vidéo que créer la caméra première personne. J'avais souvent l'impression de me trouver dans Call of Duty version horreur, ce qui n'est pas une mauvaise chose en soi. C'est simplement moins effrayant d'être un SWAT qu'un simple caméraman. 

Il y a beaucoup plus d'informations concernant le virus que dans [REC], où l'on découvrait une parcelle de la situation dans les dernières minutes. En effet, le Vatican est beaucoup plus impliqué qu'on aurait pu le croire et on tombe en territoire de possession diabolique, chose que j'ignorais! C'est une avenue intéressante selon moi de mixer virus «zombificateur» et religion catholique. 

Une autre bonne idée est la façon dont les réalisateurs Jaume Balagero et Paco Plaza nous présentent la narrative à partir de deux angles différents, nous donnant une vue 360 de ce qui se passe réellement dans cet enfer. Bref, ça étoffe le film et change le rythme quand ça commence à se répéter. 

Bref, bien que j'ai préféré le premier de la série, [REC] 2 est une balade de montagnes russes bien satisfaisante!

POURQUOI PAS?

KM 

[31 JOURS D'HORREUR] JASON LIVES: FRIDAY THE 13TH PART VI (1986)


Pour célébrer l'Halloween, à chaque jour du mois d'octobre, j'écouterai un film d'horreur que je n'ai jamais vu histoire de vous en parler un peu.




JOUR 26 - JASON LIVES: FRIDAY THE 13TH PART VI


Jusqu'à samedi le 26 octobre 2013, j'étais convaincu d'avoir vu tous les Friday the 13th. J'avais tord puisqu'en écoutant le 6e volet, je me suis rendu compte que celui-ci me semblait drôlement inconnu. Il faut avouer que la plupart des Jason se ressemblent, mais Jason Lives est dans une classe à part avec The Final Chapter!

Quand Tommy Jarvis déterre le corps de Jason dans le but de le brûler une bonne fois pour toute, il le réanime accidentellement. Le célèbre tueur de Crystal Lake veut sa revanche et Tommy devra une fois de plus l'éliminer. 

Dans Jason Lives, Jason Voorhees zombifié semble être en mission. Contrairement aux autres films de la série où il semble apparaître sans raison un peut partout, il marche avec vigueur dans la forêt à la recherche d'une victime potentielle et c'est génial ainsi! Les meurtres sont bien exécutés et il y a une conviction que je n'avais pas vu avant dans un Friday the 13th. Vous n'avez qu'à voir la scène de la roulotte! Pour l'une des premières fois dans cet univers, je suis du côté de Jason, plutôt que des personnages, aussi bons qu'ils puissent être.

On a droit à une bonne dose d'humour et aussi des performances respectables des acteurs. La référence à James Bond dans la première scène est excellente et on voit la volonté de ne pas trop se prendre au sérieux. C'est un film assez post-moderne bourré de clins d'oeil, à vous des découvrir. Jason Lives est certainement dans mon Top 3 de la franchise.

EXCELLENT

KM

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